HISTOIRE


 

jigoro_rougeLe judo, tel qu’il est pratiqué depuis un siècle, est la création d’un seul homme, le Japonais Jigoro Kano (1860-1938).

Il n’est cependant pas une création  » ex-nihilo  » : Kano partit de mouvements et techniques parfois fort anciens, qu’il répertoria soigneusement et groupa en un nouveau système, que l’on avait appelé jusqu’à la fin du XIX siècle du terme générique de Jiu-Jitsu.

Le Jiu-Jitsu est connu au Japon depuis des siècles. On en trouve déjà des traces dans des documents du VIII siècle, tels que le Kojiki et le Nihon Shoki.

Ce fut pendant la période de Muromachi (1392-1573), sombre époque de l’histoire du Japon (lutte féodale, chaos social, absence d’autorité centrale),que de véritables écoles (ryu) de Jiu-Jitsu apparurent sous des noms divers :Yawara, Koshi-no-mawari, Torite, Hakuda, Hobaku, Wa-jitsu, etc. une foule d’appellations recouvrant la même réalité : des moyens de survivre sur le champ de bataille, d’ailleurs avec ou sans armes, face à un adversaire armé ou non.

Techniquement encore assez primitives ces méthodes, essentiellement inspirées des techniques anciennes de lutte(sumo), vont s’affirmer sur des bases plus rationnelles à partir du XVII siècle : Beaucoup d’experts et de samurai (chevaliers) de renom établirent leur style et formèrent des élèves.
Ce fut aussi le temps des rivalités et des défis entre écoles, épreuves au cours desquelles il y eut des retouches techniques décisives toujours dans le sens d’une plus grande efficacité, et, pour certain, un premier travail de synthèse.

Dans cette période florissante, dite d’Edo (shogunat des Tokugawa, de 1615 à 1868), et parmi des dizaines de styles plus ou moins individualisés, trois école de Jiu-Jitsu apparurent comme d’authentique système  » pensés « , à l’origine directe du futur Judo : L’école Yoshin-ryu, l’école rito-ryu et l’école Tenji-shinyo-ryu.

Jigoro Kano synthétisa les trois écoles (De Tenjin-shino-ryu il avait appris la technique des coups frappés -ate waza- et celle des immobilisations au sol -katame waza-,de Kito-ryu il retiendra la science des projections -nage waza-…) et fit sien un précepte : MINIMUM D’ENERGIE, MAXIMUM D’EFFICACITE. Kano appellera sa synthèse Judo(la voie de la souplesse).

Elle fut techniquement cohérente, puisant ses racines dans ce qui s’était fait de mieux autrefois, dans des écoles désormais oubliées de tous, mais surtout il entrevit que les possibilités d’un art martial étaient bien au-delà du physique, et qu’en tant qu’école de maîtrise de soi celui-ci pouvait être un moyen d’élévation humaine, un levier pour le développement moral pour l’individu comme pour la société toute entière.